Puiser aux sources de la sagesse

Le chemin vers l’avenir passe par le retour aux sources

Stop, stop, arrête-toi ! Arrête-toi immédiatement ou je te tue !, crie Angulimala plein de fureur en se rapprochant du Bouddha qui marche tranquillement dans la contrée terrifiée par le rodeur avide de sang. Sans cesser de marcher, le Bouddha pose son regard souverain sur le visage de celui qui s’apprête à le tuer et lui répond : Il y a longtemps, Angulimala, que je me suis arrêté.

Subjugué par la présence impavide du Bouddha, Angulimala rend les armes, renonce à la violence, pratique la méditation et parvient à l’éveil, l’état d’Arhat, vainqueur de l’ennemi. À l’origine, cet homme intelligent avait pour nom Ahimsaka, le non-violent. Puis, trompé par lui-même et par une autorité dévoyée, convaincu que le crime lui apporterait le bonheur suprême, orné d’un collier de doigts arrachés à ses victimes, il fut connu comme Angulimala, Rosaire de phalanges. Enfin, le sûtra nous dit que, transformé par sa rencontre et la pratique méditative,

Celui qui fut jadis confus

Mais ne l’est plus,

Illumine le monde

Comme la lune dégagée des nuages.

Cette parabole bien connue en dit long sur le monde, la démence, la sagesse et la métamorphose possible.

Nous ne changerons pas le monde de l’extérieur

La violence qu’exerce notre mode de vie sur la nature est criminelle. Nous vivons soumis à notre propre aveuglement ainsi qu’à l’autorité dévoyée du système technoscientifique capitaliste dont nous sommes, bon gré mal gré, partie prenante. Notre économie fondée sur l’avidité consumériste supplante la politique du bien commun. Nous vivons selon les préceptes d’une idéologie entrepreneuriale de prédation mortifère, très performante au demeurant. Cela fait quasiment l’unanimité : « Sixième extinction massive », disent les scientifiques, « menace existentielle, nous creusons notre propre tombe », avertit l’ONU, Boris Johnson déclare : « La colère et l’impatience du monde entier seront incontrôlables, si nous ne sommes pas enfin réalistes face au changement climatique » … La jeune et ardente Greta que soutient le Dalaï-lama, crie « trahison » … Et l’épée d’Angulimala tremble toujours au-dessus de nos têtes…Pourtant rares sont ceux qui parmi nous se retournent et peuvent dire « je me suis arrêté » ; et faire ainsi basculer la terreur. À ce point, sachant que les vertes promesses ne sont pas tenues par la majorité d’entre nous, il semble qu’aujourd’hui comme hier, nous ne changerons pas le monde de l’extérieur. La révolution nécessaire est trop radicale et profonde pour que des changements significatifs se réalisent par des adaptations de circonstance. Aux fins ultimes nous devons une réponse primordiale. Le chemin vers l’avenir, comme le dit Edgar Morin passe par un retour aux sources.

Une remise en question fondamentale

La bonne nouvelle est que la fin des idéologies modernes et du mode de vie matérialiste qui en découle, nous amène à une remise à zéro. Face aux carences de notre système de valeurs, nous sommes amenés à une remise en question fondamentale. Nous sommes poussés avec force à replonger dans les questions originelles, avec leurs interrogations éternelles : Qu’est-ce qu’être humain ? Qui suis-je ? Qu’est-ce que l’esprit ? Qu’est-ce que la connaissance ? Qu’est-ce que la nature ? Qu’est-ce qui est désirable et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Qu’est-ce que le bonheur ?

Tous les bonheurs du monde viennent
De la recherche du bonheur d’autrui
Toutes les souffrances du monde viennent
De la recherche de son propre bonheur.

Les Assises de la sagesse

Visioconférence les 13 et 20 février 2022 – 17 h-20 h,

« La sagesse : quels bienfaits pour l’humanité d’aujourd’hui ? »

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